Comment lancer le sujet des VEO ?

Bonsoir à toutes et tous,

Ma meilleure amie a un fils de 18 mois. Son compagnon pratique ce que l'on appelle les violences éducatives ordinaires. Quand ce couple vient chez nous avec son petit, l'enfant se prend en moyenne deux ou trois coups. Des petites tapes, pas de quoi appeler le 119, mais bon, quand même, je vois bien que le petit ne comprend pas vraiment pourquoi on le tape.

J'ai déjà essayé de parler à mon amie du livre J'ai tout essayé. Elle serait peut-être réceptive.

Lui rejette en bloc les quelques concepts que j'ai essayé de lui expliquer. Par exemple, sur les différences entre ce que peut comprendre un bébé et ce que peut comprendre un grand, il me soutient que son petit comprend très bien parce qu'il est capable de montrer du doigt l'objet de telle ou telle bêtise.

Sur les raisons pour lesquelles un bébé est capable de regarder son parent dans les yeux avant de faire "une bêtise", cet homme soutient que c'est un regard de malice et de défi. Il est vraiment à fond dans un système de pensée gagnant/perdant.

Or c'est son comportement à lui, que j'aimerais changer. Le plus difficile étant que nous ne sommes pas très intimes, à vrai dire je ne l'aime pas et lui doit commencer à s'en rendre compte. Nos conversations restent donc très superficielles et cet homme est gonflé de certitudes.

Avez-vous des idées à me donner, des conseils, des expériences à partager sur ce genre de situation ? Je pense que leur envoyer le bouquin ne servirait à rien, mais comment faire pour amorcer un changement de vision des choses ? Existe-t-il un support qui "bouleverse" un peu moins nos croyances que J'ai tout essayé et équivalents ? Une sorte de "première marche" vers l'éducation non violente ? Une façon de présenter les choses qui a fonctionné chez vous ?

Merci par avance pour vos avis et conseils.

C'est très délicat. Voici ma petite expérience.

Ce we, je parlais avec une amie intime. Son fils ne "l'écoute pas et fait des bêtises" et elle était désolée d'avoir du mettre une fessee. J'ai pu mettre en pratique l evo sur son fils.  A. âgé de 16 mois jouait avec une lampe de salon. Mon amie a commencé à le gronder et me regarde en disant: tu vois il n'écoute pas. Je suis allée vers A qui continuait à secouer le pied de la lampe. Et j'ai discuté avec lui en l'invitant à passer à un autre jeu. Mon amie a vu que ça marchait. 
J'étais contente. Mais quelques temps après, on rediscute éducation. Une autre amie a pris part à notre conversation. Elle a lâché la fameuse phrase: il y a fessée et fessée. On va pas les tuer... 
J'ai un peu argumenté mais elle était hermétique à mon discours. J'ai laissé tomber car c!est une sujet très délicat. On est pourtant très proche. Mais du coup, la maman de A est allée dans son sens. J'imagine que ça la déculpabilisait. 

J'ai tenté d'argumenter avec un couple moins intime. Je préfère ne plus les inviter parce que je ne peux plus écouter les méchancetés qu'ils disent à leur fille. J@avais tenté l'evo (la petite refusait de manger), je me suis heurtée au conviction de la maman qui m'a remise à ma place. 

Bref.... Ce n'est pas simple.  C'est hyper intrusif comme démarche et ça touche aussi à l'image de nos parents, de nous enfant.... 

Mais globalement, quand on aborde le sujet avec moi, je raconte que j'ai lu un livre super qui m'a permis d'appréhender autrement mon enfant. Soit je sens que les gens accrochent et on discute calmement. Une amie a même fini par acheter le livre. En ce qui concerne la maman de A., ça fait la 2ème fois qu'on aborde le sujet. Je sens que ça la travaille. Je vais persévérer avec elle.

aloa a écrit:

C'est hyper intrusif comme démarche et ça touche aussi à l'image de nos parents, de nous enfant....

Oui voilà, sans compter que ces personnes ont probablement un entourage qui a aussi des avis très hétérogènes sur la question. Et puis qu'est-ce qui me dit que j'ai raison après tout, ce n'est pas évident.

L'approche la plus simple et la plus facile serait par l'intermédiaire de mon amie. Je suis sûre qu'elle s'y mettrait sans problème. Mais si elle doit s'affronter à son compagnon ça va créer des conflits entre eux deux.

En attendant je me demande si je ne vais pas arrêter de les inviter avec le petit car ça me serre le coeur quand je vois ou j'entends une tape et ce petit qui ne pige rien et qui reçoit ça sans se rebeller (pour le moment...).

Comme beaucoup de sujets dont on parle ici c'est assez sensible. Un peu comme l'histoire du RF jusque 4 ans.  Il faut vraiment que tu sente que l'autre en face est potentiellement réceptif ce qui semble pas gagner avec cet homme. Et je crains que même en convainquant ta copine ça n'atteigne pas forcément son mari . Les gens se sentent de suite blessé dans leur rôle de parents et pensent etre montré du doigt comme de "mauvais parents " 

@aloa: pour revenir sur ton exemple avec le couple que tu ne va peut être plus voir. Personnellement , même si je m'entendais bien avec une personne j'aurais du mal à ce qu'elle "prenne ma place" meme un petit laps des temps pour faire la "leçon" à mon fils . Et pourtant je suis entièrement d'accord avec l'ENV ... Après c'est peut etre mon esprit de chieuse contradictoire 
D'ailleurs j'ai eu le cas la semaine dernière par une dame que je connaissais absolument pas et qui c'est permise de faire la moral à mon fils et en prime en lui faisant du chantage au père Noel 

sujet super delicat! moi ca a commencé avec le RF ou je me suis "pris la tete " avec des amis qui n'essayaient meme pas de s'informer.j'ai essayer de convaincre et apres j'ai laché l'affaire. je met a dispo les infos, les gens les prennent ou pas je me dis que ca reste leur probleme . meme si ca me fait super mal au ventre pour les enfants.
la on se trouve confronté maintenant à l'ENV vs VEO et pareil j'ai meme pas cherché. je publie qq articles sur fb de tps en tps, libre a chacun de lire...qd je discute avec des amis qui ont l'air un peu plus ouvert, je parle des livres de Filliozat au cœurs des émotions de l'enfant et j'ai tout essayé en disant que ca été une revelation pour moi! ( ce qui est vrai!) et si c'est des gens que je vois assez souvent je leur propose en prêt...apres chacun en faitce qu'il veut. Pour moi si la personne en face est refractaire ou ne se remet aps en question on ne peut rien y faire. j'ai arreter d'eesayer de convaincre car ca crée des tensions et je me rend compte que je suis juste a des années lumières de la plupart des gens...
je trouve que qd tu parles bebe avec les autres ta des millards de sujet (laisser pleurer, portage, maternage proximal, chausson souple, RF, ENV, Motricite libre, ...)pour se prendre la tete donc je laisse couler...ca ne m'emepche pas de faire des bonds en voyant des photos sur fb ou certaines discussion... mais je trouve que concernant ces sujets on est une minorité qd meme a fonctionner comme ca alors on est plutôt vu comme des extra terestre...
ce qui me dérange le plus actuellement c'est le contact de mon fils avec les autres personnes qui vont lui faire du chantage au pere noel, au bisous, lui dire qu'il faut pas pleurer que c'est un grand ou qu'il est timide pas dégourdi et compagnie et malheureusement je ne peux pas reprendre tout le monde mais on a juste l'impression d'être seul a fonctionner comme on le fait et perso ca me dérange vraiment mais je ne peux pas nous mettre dans une bulle

museonline a écrit:

@aloa: pour revenir sur ton exemple avec le couple que tu ne va peut être plus voir. Personnellement , même si je m'entendais bien avec une personne j'aurais du mal à ce qu'elle "prenne ma place" meme un petit laps des temps pour faire la "leçon" à mon fils . Et pourtant je suis entièrement d'accord avec l'ENV ...  

J'ai été hyper soft. J'ai demandé si elle voulait que je lui prête une cuillère pour la petite ou un morceau de pain. Elle a refusé. Je n'ai pas insisté. J'en avais déjà parle sur l'autre poste. C'est ensuite allé beaucoup plus loin. Après la fessée, Dans son énervement la maman a fait heurter la tête de sa fille violemment contre un mur. Je lui avais passe des livres sur la motricité libre. J'ai vu que ça n'a pas été appliqué alors je n'essaie même pas avec l'evo.

Je me pose encore la question...

Je ne l'aborde pas à vrai dire, je me contente de poster des choses sur FB, j'ai eu une prise de conscience l'année dernière (je n'ai pas encore d'enfants) grâce à des amies (virtuelles) qui pratique l'ENV/CNV et le maternage en général et ça a été une vraie révélation pour moi, découverte de Filliozat, et depuis un gros reset pour moi, je guéris à présent mon enfant intérieur, non sans mal, non sans pleurs.

Bref, ce que je veux dire, c'est que parfois il suffit d'un déclic, une image postée, une petite ampoule qui s'allume, mais j'ai bien l'impression que c'est plus dur quand on est déjà parent, souvent je n'ose pas poster du coup car je ne veux pas blesser certains parents mais je me dis que ça a marché pour moi alors peut être que ça parlera à quelqu'un d'autre, puis au moins j'expose mon opinion, et on sait à quoi s'attendre si l'envie vient de parler éducation avec moi.
Et ouais, j'ai pas envie de me prendre la tête avec les gens en fait, surtout quand les VEO se passent au sein de la famille...
C'est se mettre à dos les proches et c'est duuuur. Alors j'essaye à mon niveau de calmer le jeu, pour exemple la dernière fois ma nièce installée sur son pot à qui l'ont dit que si elle ne s'assoit pas dessus elle va avoir une fessée, je suis allée jouer avec elle pour qu'elle reste assise et "concentrée" pour qu'elle y échappe, et effectivement elle ne l'a pas eu.
Et y a des fois où je ne peux rien faire, le coup part sans que je ne l'ai vu venir, là ça bouillonne en moi, j'ai envie de hurler (parce que forcément ça me renvoie à des choses pas cools), et pour me calmer je vais aux wc (et comme j'ai une petite vessie c'est pas vraiment suspect ). Mais autant vous dire que j'ai vraiment beaucoup de mal à présent à avoir de l'entrain à passer des moments en famille... (et y a Noël qui arrive bientôt )
J'ai déjà penser à leur passer mes lectures mais je sais qu'ils ne seront pas ouverts alors à quoi bon?!

Du coup je me tais, je poste mes trucs sur ma page, et si ça parle à quelqu'un tant mieux..
Mais je redoute les remarques sur l'éducation que je donnerais à mes enfants du coup. Parce que moi je ne m'en mêle pas, mais eux ne se gêneront pas (Tu comprend "je suis passé par là je sais moi... )

Enfin, courage!

C'est marrant car j'ai développé la même "stratégie" que toi DNK, plus ou moins consciemment. La dernière fois que ce petit était avec nous, quelques fois je l'ai pris sous mon aile comme je fais avec mon fils, avant même qu'il fasse "une bêtise", pour l'empêcher de la faire et de prendre un autre coup ! C'est épuisant...

Peut-être qu'après tout ça peut aussi donner des idées au couple ? Parce que je me souviens d'un coup que me voyant faire, le père s'est approché en faisant pareil que moi, en orientant l'attention du petit vers des choses qu'il pouvait faire, pour l'empêcher de faire ce qu'il ne fallait pas faire. Une sorte de "formation par l'exemple", ça mérite réflexion, ce serait une bonne façon d'approcher la chose sans en parler à ce type

On ne pratique pas l'ENV mais je m'en inspire.
Par contre, je suis étonnée de lire que certains parents donnent encore la fessée et même en dehors de chez eux.


(NB : j'ai un peu modifié mon message)

Sujet qui me parle aussi...

Ma meilleure amie a un fils de 4 ans et un petit de 15 mois. Elle pas de soucis mais son mari je le bafferais... Quand ils sont chez nous je tente de canaliser le fiston de manière à ce qu'il ne s'attire pas l'ire de son père mais ce n'est pas facile tout le temps. Je me suis même lancée gentiment dans l'argumentation au sujet des repas (il le forçait à finir son assiette, j'ai dit un peu sur le ton de la plaisanterie que mon mari pareil quand il était petit résultat il sait pas s'arrêter quand il a plus faim et forcément un peu de surpoids...) et mon amie (qui doit penser la même chose) en a rajouté une couche mais évidemment ça l'a qq peu agacé...

Du coup je ne sais pas quoi faire car je pense que mon amie elle est du genre à faire attention mais son mari... pfff...

Enfin comme j'ai déjà un mari qu'il va falloir convaincre des bienfaits de l'ENV, a minima de l'absence de tapes (il a conscience de la portée que peuvent avoir les mots) (bon ceci dit, il est du genre à dire "une fessée n'a jamais tué personne" mais quand c'est sa fille il est parfois plus patient que moi... enfin ça dépend, disons que y'en a toujours un des 2 qui trouve la patience quand l'autre la perd lol) je vais pas me battre sur tous les fronts...

Après je prête volontiers mes bouquins, notamment à ma belle soeur (son fils a 4 mois), en espérant que ça lui parle ! (le sujet actuel c'est la motricité libre, je lui ai filé le livre de Michèle Forestier on va voir ce qu'elle en a pensé mais ça avait l'air de l'intéresser c'est elle qui a lancé le sujet...)

Merci pour vos témoignages. C'est là que je regrette de ne pas habiter plus près de ces amis, ce serait plus pratique pour se frotter à eux plus régulièrement. Plus je vous entends, plus je pense qu'il me faudrait avancer par petits pas, en glissant une idée par ci par là, et en faisant ingérence dans les soins à leur petit de temps en temps.

Oui pas facile de parler éducation avec les parents, bien qu'il y a pleins de gens qui ne se gênent pas pour me dire comment je dois éduquer mes enfants. Et je n'apprécie pas toujours.
Par contre, ce que tu peux faire c'est lancer le sujet de manière détournée, en prenant un autre enfant qu'ils ne connaissent pas en exemple.

J'ai pas tout lu, mais a ta place, je demanderai simplement à tes amis comment ils comptent faire comprendre à leur fils qu'il ne faut pas qu'il tappe ?

C'est très délicat, et je suis d'accord avec museonline, moi ça ne me plairait pas que l'on vienne me faire "la leçon", en tout cas même si cela part d'une bonne intention, je ne le prendrais certainement pas bien et je ne crois pas du coup que j'y serais sensible...
Mon avis va vous paraître un peu tranché, mais je pense que l'éducation des autres enfants ne nous regarde pas, même si comme vous, j'ai mal au cœur parfois face à certains comportements de parents. Et puis on ne vit pas avec les gens, on ne voit qu'un échantillon de ce que les gens veulent bien "montrer". Je dis ça car par exemple mon homme agit parfois différemment lorsque nous sommes à l'extérieur, sous la "pression sociale" je pense, du coup la vision des autres est erronée.
Je ne suis moi-même pas exemplaire, et je me contente de "travailler" déjà tout ça avec mes filles, ce qui n'est déjà pas si évident... Du coup, même si je me suis beaucoup documentée ces dernières années, je me verrais mal donner des conseils, surtout pour les enfants des autres. 
Après je pense que comme pour les enfants, l'exemple reste ce qu'il y a de mieux pour les adultes : je sais que les autres parents nous "voient faire" avec nos filles, et s'interrogent, car ils voient bien que je l'on s'y prend un peu différemment... Parfois, cela donne lieu à quelques échanges du coup, ça peut être un bon début...

Je suis d'accord aussi, c'est un sujet super délicat à aborder ! Les gens qui ont des enfants y voient une remise en cause de leur façon de faire, et ceux sans enfant ne se sentent pas concernés (j'ai eu le cas avec une amie enceinte.)

Les rares fois où le sujet est abordé, j'essaie plutôt de parler du côté "scientifique", notamment en parlant du livre de catherine guéguenne. 
Une collègue me parlait récement d'un caprice de son 18 mois, et sans remettre en cause sa façon de gérer, je lui disais que dans le bouquin, il est expliqué que les petits ne savent pas canaliser les émotions comme les adultes et que des fois les réactions sont forcément disproportionnée car ils sont envahis d'hormones de colère et de stress. Ça a permis d'amorcer le débat et sa réflexion (et ensuite, j'ai fait tourner les bouquins   )

Après faut quand même en parler. Si autour de moi y'avait pas eu des personnes qui m'avaient dit "je refuse de taper/mettre une fessée à mon enfant, et ça n'en fait pas un enfant roi" je crois que je serais encore au stade "une fessée n'a jamais tué personne/y'a des baffes qui se perdent"... (bon c'était avant d'être maman)
Mais à force d'entendre des gens autour de moi dire que oui, il est possible d'éduquer un enfant avec zéro tape et que ça n'en fait pas un enfant roi, notamment une fille de mon âge qui elle même a été élevée comme ça et est "normale" lol ben l'idée a fait son chemin et je me suis rappelée de ma promesse d'enfance "plus tard moi je ne donnerais pas de fessée à mes enfants" et voilà, je me suis renseignée sur comment gérer "à la place", j'ai acheté les bouquins de Filliozat, et on va voir comment ça se passe...

J'aime bien vos arguments, notamment l'approche scientifique et l'approche par "les conséquences". Il me faut un exemple d'enfant élevé en douceur et qui ne serait pas devenu un enfant roi !

C'est vrai qu'il est génial le livre de Gueguen Thebiket! Mais il a fallu que je relise parfois plusieurs fois le même paragraphe pour comprendre (suis nulle en science ^^).

Sinon, super remise en question Elawyn!
C'est dans des situations comme la tienne que je continue de militer à mon niveau ;)

Sinon Noël est passé, personne n'a amené ce débat sur la table?
Je vous raconte?

Mon BF qui me dit "tu peux le claquer s'il te gonfle hein!" en parlant de son fils qui gigote tel un enfant de 4 ans le jour de Noël et qui doit trouver le temps un peu long!
Je suis restée interdite, puis je lui ai dit que "je ne frappe personne moi".
Un peu maladroit j'avoue mais j'étais choquée que l'on m'autorise à frapper un enfant sur qui je n'ai pas "autorité".
Je ne frappe personne d'ailleurs ;)
Je suis non-violente convaincue même si j'avoue donner des petites tapes au Q de ma Chérie

Bref, il a du être touché quelque part puisqu'il est arrivé la phrase habituelle "Maintenant les gens ne frappent plus leurs enfants, ce sont des petits c*ns qui font tout ce qu'ils veulent"...
moi: - Je ne pense pas que la fessée soit la solution.
lui: - Ca va personne n'en est mort!
moi: - C'est sûr que les morts ne sont plus là pour en parler hein...
lui: - Toi t'en as reçu je pense (notez la généralité qui prouve que c'est ancré dans les mœurs) et pourtant t'es t'es là? Puis ça a fait ce que tu es devenue non? (je pense qu'il s'agissait d'un compliment ici... )
Et là j'ai perdu pied totalement, ça me touche encore trop je pense pour pouvoir vraiment débattre:
- Moi j'ai pas aimé.
Phrase que j'ai répété 3 ou 4 fois, perdue, touchée.
Aussi car je voulais ne pas le culpabiliser je n'ai parlé que de moi (je débute en CNV hein et c'est autrement pas évident!).

J'aurais tellement voulu lui dire que oui je n'en suis pas morte, oui ça a fait la personne que je suis devenue, mais que franchement y avait pas de quoi être fiers quand on sait remarquer à quel point je manque de confiance en moi, que je recherche tout le temps l'approbation, l'amitié, l'amour, au détriment de mes valeurs et de mes opinions...

J'ai pas pu, c'est pas sorti.
Et lui il a été touché je le sais, il s'est fermé immédiatement (heureusement c'était la fin de la journée).
J'espère qu'il pourra y réfléchir, mais je ne pense pas qu'il essaiera. Il n'a pas les outils pour faire autrement, et tant qu'il n'a pas trouvé en lui la raison de cette violence il ne pourra pas avancer. Je l'ai compris, et je l'accepte.
Et ça va être dur de se revoir, de le revoir abuser de son autorité sur ses enfants, mais je ne peux rien faire de plus.

Depuis j'ai posté un article qui parle des VEO sur mon FB avec mon histoire au dessus. J'espère qu'il l'a lu et qu'il a compris mon cheminement.
J'ai reçu le soutien des mes amies bienveillantes, et ça fait du bien d'avoir ces personnes qui me font avancer et à qui je peux décharger ces moments difficiles.

Bref j'ai pas vraiment donné de recette pour aborder le sujet, j'ai juste prouvé encore une fois qu'il était difficile de le faire ^^ Désolée

Merci pour ton témoignage, au moins il me rassure sur ma capacité à parler des choses, on a tous les mêmes problèmes pour en venir sur ce genre de sujets. En règle générale, les discussions sur l'éducation des enfants sont sensibles. C'est logique que le thème des violences "éducatives" soit encore plus difficile à évoquer.

De mon côté, pas spécialement de progrès sur le sujet. Je n'ai pas revu le couple depuis la dernière fois, nous sommes tous très absorbés par le quotidien. Le père est absent, très souvent en déplacement. La mère est... enceinte du deuxième, c'était imprévu mais ça arrive. D'ici quelques mois il est probable que lui va continuer à travailler beaucoup et elle prendre un congé parental, elle sera donc beaucoup plus proche de ses deux enfants que lui ne le sera.